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Si moi j'ai le plus beau compliment à faire à un chanteur, c'est ça: il a sa signature. Tu l'entends chanter, t'as pas besoin de connaître la chanson, c'est Daniel Lavoie.

Bruno Pelletier

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L’opéra Nelligan renaît

Déjà disponible

On n’a jamais trop compris pourquoi l’opéra Nelligan, conçu sur un livret de Michel Tremblay et des musiques d’André Gagnon, n’avait pas connu la même ferveur qu’un Notre-Dame de Paris ou Don Juan.

Les goûts du public sont décidément insondables. Pourtant, cet opéra inspiré par la vie et l’œuvre de notre Rimbaud national a tout ce qu’il faut de lyrisme pour plaire au plus grand nombre. La première, on s’en souviendra, a eu lieu le 24 février 1990 à la Place-des-Arts, dans une mise en scène d’André Brassard et ce, en marge du 50e anniversaire de la mort du poète. D’une durée de deux heures et vingt minutes, la création s’était attirée d’excellentes critiques et a fait un total de 28 représentations. Mais l’aventure ne devait semble-t-il pas s’arrêter là.

Les disques SRC mettent sur le marché une deuxième mouture de l’opéra dans une version de 90 minutes, essentiellement centrée sur les arias. La distribution est également toute nouvelle. La voici: Daniel Lavoie (Nelligan âgé), Dominique Côté (Nelligan jeune), Kathleen Fortin (la mère du poète), Pierre Flynn (le père), Richard Séguin (le père Seers), Sylvie Tremblay (Françoise, une journaliste) et Daniel Bélanger (Gill, un ami de Nelligan). Pour la petite histoire, il faut rappeler que Richard Séguin avait été pressenti pour incarner le jeune Nelligan lors de la création en 1990, mais son agenda ne lui avait pas permis d’honorer cette belle invitation.

C’est un double DC qui nous est offert avec la présence de l’Orchestre symphonique de Montréal sous l’habile direction de Jacques Lacombe, dans des arrangements vibrants de Gilles Ouellet. Félicitations à MM. Alain Chénier et François Goupil qui ont vu à la prise de son et au mixage délicat. C’est une pure réussite technique qui les élève au rang d’artistes. Et puis au final, il y a cette ambivalence mystérieuse qui plane toujours au sujet des mœurs de Nelligan qui est mort en emportant son secret dans sa tombe. Le reste est affaire d’imagination.

Daniel Rolland

Nelligan version symphonique, opéra de Michel Tremblay et André Gagnon. 2 CD. Disques SRC.