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Si moi j'ai le plus beau compliment à faire à un chanteur, c'est ça: il a sa signature. Tu l'entends chanter, t'as pas besoin de connaître la chanson, c'est Daniel Lavoie.

Bruno Pelletier

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Daniel: Le Manitoba c'est une province qui situe en plein milieu du Canada. C'est-à-dire, trois milles kilomètres de l'océan Atlantique et trois milles kilomètres de l'océan Pacifique. C'est en plein milieu, c'est le début des grandes plaines, c'est un pays plat, où le paysage est dans le ciel, pas sur la terre. Et ça nous habituait de regarder par en haut, plutôt que par en bas. Et puis je viens du village justement comme ça. Je viens d'une famille heureuse, sans histoires, une famille qui vit dans un tout petit village deux cents habitants. Mon père avait un magasin général de ce village, c'est-à-dire on vendait tout. Des oeufs, du lait, de la vaisselle, des bottines, des chaussures, du bois. J'allais à petit école du village, j'étais entouré des cousins, des cousines, donc des tantes, mes grand-parents mêmes habitaient au village. Donc un enfance très douette et très heureuse, parce qu'entourée des gens qui m'aimaient et qui le montraient, qui me manifestaient. Je me sentais bienvenu sur la Terre. Je me suis senti bienvenu sur la Terre pendant au moins... bon, quinzaine d'années, jusqu'à ce que je quitte mon village et je deviens pensionnaire dans un collège, où là tout d'un coup m'est apparu que la vie n'est pas toujours aussi facile, qu'on pensait.

Je suppose que mon premier contact avec l'art, avec un grand art se fait par ma mère et ma famille, parce que ma mère et ma famille sont quand même assez semblables, c'est des grands amoureux de musique, des grands amoureux de grande musique, c'est-à-dire ils connaissent l'opéra, ils connaissent les grande musique, mon grand-père qui était cultivateur dans ce petit village qui n'avait pas grande chose, avait quand même réussi à se faire venir un tourne-tube, parce qu'il était l'époque où il y avait pas de disques pour pouvoir entendre Caruso chanter, et je sais que ma mère écoutait, écoutait, des grands opéras, elle me faisait écouter l'opéra à l'âge de trois ans, je connaissais des airs de Bize, donc, mon premier contact avec ce côté-là a été à travers ma mère et mes parents qui étaient grands amoureux de musique. Évidemment ils connaissaient pas la littérature, ils connaissaient pas la peinture, etc. Mais la musique c'était quelque chose qui leur parlait et qui m'a parlé très vite moi aussi.

Denis Lavoie, son frère: Daniel a été élevé à la campagne, on a été élevés à la campagne. Pour nous ça a été la grande aventure. Avec mes parents on faisait souvent des randonnées à la campagne en voiture, alors il y avait un grand, grand amour pour la campagne et les plaines.

Thérèse Lavoie, samère: Il aimait ça aller passer des moments à la ferme avec mes parents, il pouvait encore courir dans les champs sans qu’on lui manque trop, sans qu’on s’aperçoive qu’il était parti de la maison.

Denis Lavoie: C’était toujours le grand frère sage, calme, qui semblait ne jamais faire des coups. Je le vois aussi comme étant peut-être le plus intellectuel de la famille.

Gilles Boulet, son ami d'enfance: Il était grand, fort. Il jouait fort, il était toujours sûr de son coup.

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