Auteur de Finutilité, sa première oeuvre littéraire, Daniel Lavoie est l’invité d’honneur du Salon international du livre de Québec.
L’auteur-compositeur-interprète Daniel Lavoie, un des grands artistes de la francophonie, signe sa première œuvre littéraire, intitulée Finutilité et publiée aux Éditions des Plaines. Humble, il préfère « ne pas s’accrocher à des titres », mais avoue qu’être invité d’honneur du Salon international du livre de Québec (SILQ) lui fait très plaisir.
Dans sa première œuvre littéraire, il parle un peu de tout, à sa façon. « J’appelle ça des essais poétiques. C’est un livre de réflexions qui se camouflent en petits textes assez courts − en général pas plus qu’une page − qui découlent de plusieurs années d’écriture parce que c’est quelque chose que je fais tous les jours », explique-t-il.
L’auteur de Ils s’aiment et de Jours de plaine a toujours écrit pour lui-même, sans vraiment avoir envie de publier. Mais, un jour, en préparant une tournée, un metteur en scène lui a demandé s’il n’avait pas des textes qui pourraient servir de présentation. « J’ai commencé à utiliser ces textes comme présentation, en les peaufinant évidemment un peu. À ma grande surprise, beaucoup de gens venaient me voir à la fin des spectacles et me demandaient de qui étaient les textes et où ils pouvaient se les procurer. »
Daniel Lavoie a présenté ses textes pendant environ cinq ans, puis s’est proposé de les présenter à un éditeur. « J’ai retravaillé beaucoup mes textes et puis j’en ai proposé une centaine à un éditeur manitobain, les Éditions des Plaines. J’étais séduit par le nom et je me disais que si, un jour, j’avais la vanité de me faire publier, ce serait au moins par des gens de chez nous. Et c’est ce que j’ai fait.»
Pour lui, la musique et l’écriture sont deux types d’expression artistique qui diffèrent l’une de l’autre. « Quand je fais de la musique, je la fais toujours consciemment, en fonction de la faire entendre. Cette écriture, au départ, était faite pour moi, pour personne d’autre. Donc, elle est probablement plus privée, plus intime, plus secrète. »
Daniel Lavoie ne sait pas si les textes de Finutilité pourraient être mis en musique, même s’ils ont tous été retravaillés pour être lus à haute voix. Son éditeur aimerait bien qu’il fasse un disque où on l’entendrait lire les textes, sur fond musical. « C’est une idée que je garde parce que j’ai toujours des réactions assez étonnantes quand je dis les textes. À chaque Salon du livre jusqu’ici, on m’a demandé de lire des textes en public. Et, à la fin, chaque fois, les gens me demandent pourquoi je ne fais pas un disque de ces textes.»

En tournée

En ce moment, Daniel Lavoie mène plusieurs projets de front. Il continue à écrire, travaille sur un gros projet musical, sur un disque de chansons médiévales et présente une tournée québécoise. En même temps, son dernier album, J’écoute la radio, sort en Europe, donc il devra éventuellement s’y rendre.
La tournée québécoise actuelle sera ensuite probablement présentée en France. Et, aux mois de mai et juin, elle mettra le cap sur l’Ukraine et la Pologne. D’autres concerts sont prévus à l’étranger avec la troupe originale des chanteurs de Notre-Dame de Paris, avec orchestre symphonique et grande chorale.
«C’est un peu fatigant, j’avoue. J’ai moins d’énergie que j’en ai déjà eu. Parfois, j’aimerais arrêter, mais, en même temps, quand j’arrête deux semaines, je commence à avoir les jambes qui démangent et j’ai envie de repartir. Alors, il n’y a pas de solution parfaite!»

MARIE-FRANCE BORNAIS @
JOURNAL DE QUÉBEC, PUBLIÉ LE: MARDI 10 AVRIL 2012.

http://www.journaldemontreal.com/2012/04/10/en-toute-intimite