Le Manitoba
Il n'y a jamais eu beaucoup de monde au Manltoba. Pendent plusieurs millions d'années, personne. Pendant quelques milliers d'années, des Pieds Noirs, des Souteux, des Stoux.. Puis les explorateurs y sont venus et il y eut la race des Métis.
Plus tard, il y a environ cent cinquante années, les blancs, et leur inévitable colonisation, sont arrivés. Ils ont, comme vous le devinez bien, tout pris pour eux, ou presque, repoussant les premiers habitants dans des réserves. Mais la plaine continentale est sans abri et sans pardon.
Glacée pendant des longs mois, chaude et sèche en été, n'y habitent que les courageux et les intrépides.
Les pionniers y ont pourtant construit maisons et villages. Ils ont tenu bon pendant un peu plus d'un demi-siècle. Y vivre était très difficile, et seules les très grandes exploitations arrivaient à s'en sortir.
Les autres, ces petits villages et ces maisons, auront vu quelques générations pour aussi vite disparaître. Le mien, où j'ai grandi dans les années 50, retourne, à chaque saison, un peu plus à la terre.
La maison de mon grand-père et celle de mon père, disparues. Dans un petit cimetière perdu parmi d'immenses champs, mes ancêtres dorment au son du vent de la grande prairie.
J'ai eu la chance d'y vivre des années merveilleuses sur cette plaine. Ses plis et replis, ses petits ravins, ses coulées et rigoles invisibles où se cachent les bosquets de chênes nains et le grand lièvre ont été mon pays d'aventure. Enfants, nous y avons trouvé des ossements de bison et les sentiers des loups. Le grand silence du désert et le ciel.
C'était un pays de lumière et de sécheresse. D'un air si transparent qu'on pouvait voir les gros cumulo- nimbus apparaître en petits champignons à l'horizon pour ensuite foncer sur nous avec toute l'énergie des grandes tempêtes.
Le Manltoba n'a pas été beaucoup touché par l'ère moderne. De grandes exploitations agricoles y plantent leurs grains et tournesols dans l'espoir qu'il y aura assez de pluie pour les voir pousser, mais ces fermes sont devenues immenses; les bâtiments et maisons, rares.
La plaine reste encore étonnamment vide. Certes, les quelques grandes villes sont aussi modernes que toutes les grandes villes avec ballets, symphonies et hip hop. Il suffit pourtant de s'en éloigner de quelques dizaines de kilomètres, et la plaine redevient ce qu'elle a toujours été. Un vaste paysage désertique, où le vent et les aigles prennent tout leur temps.
Daniel Lavoie
http://fr.calameo.com/read/00102397079872dca4dcb
MAGISTRAL DÉBUT D'UNE HISTOIRE DU MANITOBA
FRANÇAIS
La seule mention de Louis Riel, Gabrielle Roy et Daniel Lavoie suffit, aux yeux de plusieurs, à confirmer que le Manitoba a une histoire française.
Les archives regorgent de documents qui font état de la réalité franco-manitobaine, mais il manquait une histoire détaillée du Manitoba français, lacune que Jacqueline Blay a commencé à combler en publiant Histoire du Manitoba français, tome 1, Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu 'à 1870.
Le deuxième tome s'intitulera Le temps des outrages et se penchera sur les événements qui ont secouç les premières années du Manitoba, soit de 1870 à 19 16.
A l'instar du premier tome, j'imagine qu 'il comprendra des cartes géographiques, des photos, des illustrations et un index.
A titre de renseignement, voir le titre proposé des tomes 3, 4 et 5: De Gabriellie Roy à Daniel Lavoie, Le Réveil de Jean-Baptiste, Les Héritiers de Lord Durhami Jacqueline Blay, Histoire du Manitoba français, tome 1, Sous le ciel de la Prairie, des débuts jusqu'à 1870, Saint-Boniface, Éditions du Blé, 2010.