Par: Rebecca Makonnen

Daniel Lavoie a ses habitudes. Depuis 30 ans, l’artiste joue régulièrement au poker avec les trois mêmes gars, tous originaires du Manitoba.

«En 30 ans, je suis rentré dans mon argent. Kif-kif», explique-t-il, en précisant qu’il ne mise pas de grosses sommes d’argent comme Guy Laliberté ou Patrick Bruel. Et parfois, la chance est au rendez-vous! «La dernière fois, j’ai tout raflé, se vante-t-il. Cent vingt dollars, accumulés avec des trente sous!»

L’équipe de Studio 12, rassemblée autour de lui, s’interroge sur l’origine de l’expression « trente sous ». Quelqu’un suggère que la pièce de monnaie a bel et bien existé et demande à Daniel s’il a déjà eu l’occasion d’en voir une. « Je suis vieux, mais pas SI vieux que ça », répond-il, feignant l’indignation.

Daniel Lavoie n’est certes pas un dinosaure, mais ça fait quand même longtemps qu’on le connaît. On a d’abord fait connaissance avec le timide Manitobain qui jouait dans les cabarets du Québec, puis, des années plus tard, on a apprécié les premiers pas de l’animateur radio au sein de la grande famille d’Espace musique. Entre-temps, il aura été à la fois pop star confirmée et consacrée en France, habituée des comédies musicales et, ne lui en déplaise, vétéran de la scène québécoise.

Il garde cependant un oeil sur les plus jeunes, et ils sont nombreux à avoir piqué sa curiosité, de Catherine Major à Louis-Jean Cormier en passant par Alexandre Désilets, son invité à Studio 12. C’est lui qui a la lourde tâche d’interpréter deux chansons de Daniel, dont Ils s’aiment, un de ses plus grands succès. Il le fait avec élégance, avec sa superbe voix qui semble planer au-dessus de nos têtes. Nous sommes muets et admiratifs devant l’ampleur de son talent.

Pour revisiter ses chansons, Daniel a confié les arrangements à Jean-François Groulx. Seul critère : deux pianos et deux cuivres. C’est tout. «La guitare, c’est complètement out», blague-t-il d’un ton faussement prétentieux.

De toute évidence, il a un plaisir fou à essayer de nouvelles idées avec ses musiciens Ron Di Lauro et Muhammad Abdul Al-Khabyyr. Assis derrière « la bête » (un piano construit sur mesure pour lui), il improvise une introduction pour Je pensais pas, cherche la bonne vitesse de Sauvez et livre une interprétation intense de Je voudrais voir New York, sourire en coin.
«Est-ce qu’on reconnaît Porgy and Bess?» demande-t-il, fier d’avoir réussi à insérer un extrait de la pièce de Gershwin dans sa chanson.

«That’s good enough for today. Tomorrow it will be better», lance-t-il à ses musiciens, mettant fin aux répétitions.

L’artiste ne se doute pas que l’équipe de Studio 12 lui a organisé une petite surprise pour le lendemain, jour d’enregistrement. La réalisatrice Loue Tremblay sait qu’il est passionné de boxe et a donc invité le champion Jean Pascal à venir sur le plateau! Une rencontre improbable, mais qui a fait le bonheur de Daniel Lavoie. Regardez la photo : une image vaut mille mots.

Commentaires
1 novembre 2010 - 16:46
Très belle soirée de musique, toute en nuance et en subtilité. À la fin de l'émission, on a remercié de vive voix tout le monde sauf Jean-François Groulx, Ron Di Lauro et Mahammad Abdul Al-Khabyyr, sans lesquels pourtant, cette soirée n'aurait pas pu être aussi magique et aussi réussie. Bien sûr, si on est capable de faire de la lecture rapide, leurs noms sont apparus pendant de trop courtes secondes à la fin de l'émission.
Daniel Lavoie avait précédemment parler d'eux avec admiration mais l'invité principal est soumis à plusieurs inputs distrayants, voire même à des invités surprise, ainsi, Madame Makonnen pourrait peut-être s'assurer qu'à l'avenir, tous les musiciens jouant dans une émission de musique soient mentionnés et reconnus comme principaux artisans. Très belle soirée tout de même. Félicitations à tous les participants.
Envoyé par Gagnon Alain, Québec

http://www.radio-canada.ca/emissions/studio_12/2010-2011/blogue.asp?id=131223&emi=1065#commentaires