J'ai passé l'âge du militaire
Sans trop chercher à faire la paix
Y a des blessures retardataires
Qut ne guérissent jamais

Je suis toujours propriétaire
De sentiments comme le regret
Et si la nuit est conseillère
Mes réves sont encore en anglais

J'ai passé l'âge du savoir-faire
J'oublie souvent de bien parler
J'néglige un peu l'idée d'me taire
J'oublie jamais, jamais, d'aimer
J'oublie jamais, jamais, d'aimer

J'ai passé l'âge de te plaire
Mais j'continue de m'essayer
Et si un jour j'disais l'contraire
Faudrait p't-étre penser d'm'enfermer

J'ai plus la rage de mon père
Pendu la mort au bout du nez
Depuis qu't'as résolu l'mystere
Du plat où j'avais mis pied

Je resterai le prolétaire
Le salarié de ces années
Où j'ai vécu en millionnaire
De la douce maladie d'aimer
De la douce maladie d'aimer

J'ai passé l'âge des premières
Sans trop vouloir recommencer
Mais si j'pouvais r'venir en arrière
Pas sûr que j'me laisserais tenter

J'suis pas né de la pluie dernière
Pour toi qui depuis me connais
Je chante la langue de ma mère
Mais je rève encore en anglais

J'ai passé l'âge de l'ordinaire
Pas encore vieux, mais fatigué
Et si j'oublie l'anniversaire
J'oublie jamais, jamais, d'aimer
J'oublie jamais, jamais, d'aimer