Parcourir la planète avec Notre-Dame de Paris
25.04. 2021
À Taipei, la capitale de Taïwan, on pourrait presque croire qu’il n’y a plus de pandémie ces jours-ci. « Les restaurants sont ouverts, il n’y a personne avec des masques dans la rue. C’est vraiment bien », mentionne Daniel Lavoie, qui s’y trouve présentement avec la troupe de Notre-Dame de Paris.
On devait faire une entrevue avec Daniel Lavoie pour lui parler de la musique qu’il a créée pour le conte Le vieillard et l’enfant. Mais puisqu’il se trouvait en Asie, on n’a pu s’empêcher de lui demander comment se passait la pandémie là-bas.
Le chanteur est présentement «enfermé» dans une chambre d’hôtel de Taipei où il doit suivre une quarantaine de 14 jours. «Il y a ensuite une semaine de probation, dit-il sur Skype. Mais après, par contre, tout est ouvert. Les salles sont ouvertes et pleines. C’est assez amusant.»
Parce que personne ne peut le déranger durant cette période, Daniel Lavoie en profite pour écrire et faire «plein de choses que je n’ai pas le temps de faire autrement». Un exemple ?
Il est présentement en train d’appren-dre... l’italien ! «J’étais curieux de savoir si à mon âge [il a 72 ans], j’étais encore capable d’apprendre une langue. Ça va super bien. J’encourage tout le monde à le faire. C’est super stimulant.»
Retrouver Claude Frollo
La troupe de Notre-Dame de Paris jouera durant trois semaines à Taipei. Fait surprenant, c’est le spectacle français qui est présenté au public taiwanais. Des écrans avec sous-titres permettent aux spectateurs de suivre l’histoire.
«C’est ma deuxième fois ici. Les gens connaissent par cœur les chansons, dit Daniel. Ils chantent Le temps des cathédrales avec nous aussi fort, sinon plus, qu’à Montréal!»
Il y a trois ans, après une pause de 20 ans, Daniel Lavoie a accepté de retrouver son personnage de Claude Frollo dans une nouvelle mouture de Notre-Dame de Paris. «J’étais à l’âge où je me disais que soit je prenais ma retraite soit je faisais quelque chose de stimulant. Je ne pouvais penser à rien de plus stimulant que de sacrer mon camp et aller faire le tour du monde en faisant des shows [rires]!»
Ces dernières années, il a ainsi visité notamment la Corée, la Chine, Taïwan, le Liban, la Turquie, l’Angleterre, la France et la Belgique.
Même si la COVID a chamboulé le calendrier durant un an, les activités ont repris il y a quelques mois. « On devrait retourner en Chine et en Corée», dit Daniel, qui n’a pas encore été vacciné. «Mais avec ce foutu virus, on ne sait jamais. Il nous surprend à chaque tournant.»
UN CONTE POUR LES 7 À 77 ANS
Se considérant lui-même comme un «fan fini» de Gabrielle Roy, Daniel Lavoie n’a pas hésité longtemps quand on lui a proposé de faire la musique de l’adaptation du conte de la célèbre auteure manitobaine, Le vieillard et l’enfant.
«Ça me touchait beaucoup que l’histoire se déroule au Manitoba », dit Daniel Lavoie, qui vient de Dunrea, dans cette province des Prairies canadiennes.
Parce qu’il était occupé par des acti-vités professionnelles en France, Daniel Lavoie s’est entouré de différents collaborateurs pour mener ce projet à terme.
Dominique Fortier et Christian Vézina ont aidé à écrire les chansons. Ingrid St-Pierre, Alexandre Désilets et Les sœurs Boulay y ont prêté leur voix. Benoît Morier a coréalisé l’album.
Selon Daniel Lavoie, ce projet ne s’adresse pas uniquement aux enfants, mais plutôt « aux 7 à 77 ans ». « C’est du Gabrielle Roy. Ce n’est pas un conte pour enfants, même si ça parle de l’enfance. C’est un conte poétique, un peu comme Le Petit Prince.»
Un spectacle musical sur Le vieillard et l’enfant serait-il possible éventuellement ? «Je pense que oui, répond Daniel Lavoie. Roland Stringer [directeur artistique du projet] m’a dit qu’il préparait un spectacle dans le cadre d’un festival. Je ne sais pas si j’en ferai partie parce que ça risque d’arriver à un moment où je vais être parti en tournée quelque part!»
► Le conte de Gabrielle Roy, Le vieillard et l’enfant, adapté par Dominique Fortier, narré par Marie-Thérèse Fortin et avec la musique de Daniel Lavoie, sera sur le marché le 27 avril.
RAPHAËL GENDRON-MARTIN