Publié le: 18 janvier 2012

C’est Sacha Guitry, toujours un peu fendant, qui snobait les snobs en affirmant «Je ne veux pas être à la mode.» Parce que le propre de la mode, c’est qu’elle passe de mode, justement!

Daniel Lavoie, lui, a bien jaugé le problème. Rempli d’humilité, mais fatigué d’entendre des synthétiseurs périmés et des batteries électroniques désuètes dans "Tension attention" ou "Je voudrais voir New York", il a décidé de remodeler plus à son goût quelques-unes de ses plus belles chansons qui vieillissaient mal à cause de leur date d’enregistrement. On ne choisit pas son époque pour enfanter un refrain, n’est-ce pas?

Retrouvant son vieux complice Marc Pérusse en studio, il a tout refait. Pas de lifting ni de frappe chirurgicale. Table rase. On essaye. On y va à l’intuition. Où la route mène…
Onze chansons réinventées, indémodables désormais dans leurs nouveaux habits, la plupart très légers. Et puis, une petite nouvelle qui donne le titre à l’ouvrage: "J’écoute la radio". Car la radio, Daniel en mange, depuis longtemps. Sauf qu’il en fait désormais, si vous ne le saviez pas. Oui, depuis deux ans, sur Espace musique, le chanteur parle dans un micro tous les dimanches à 19h et profite de sa carte blanche pour nous amener à travers poésie et musique dans toutes les cultures, toutes les époques. Lavoie est libre… et facile à saisir.

Nous avons fait irruption au studio 24 de Radio Canada, pendant son enregistrement hebdomadaire, grâce à la complicité de sa réalisatrice, Lorraine Chalifoux. L’intéressé revenait de France, via l’Ukraine, où il avait repris pour quelques soirs son rôle de prêtre maudit dans "Notre-Dame de Paris". Rencontre avec un artiste qui, malgré les cheveux gris, n’a pas du tout vieilli…