Stéphanie Bachand
Sortir - 16 juillet 2010
Culture > Arts de la scène

Daniel Lavoie a joué dernièrement au professeur. Pendant dix jours, il a donné des ateliers pour la relève d'auteurs et futurs compositeurs au Festival en chanson de Petite-Vallée, en Gaspésie.
«J'apprends autant qu'eux. Ça me replonge à l'essentiel de mon métier. Je leur dis d'être sévères envers eux-mêmes. C'est une bonne piste pour réussir à se sortir la tête de la masse», explique Daniel Lavoie, chez lui, dans son studio de Saint-Chrysostome, en Montérégie. Sa technique lorsqu'il donne des ateliers, c'est de souligner davantage les qualités de ses élèves que leurs défauts.
Une façon qui aide à perfectionner ses qualités plutôt que de miser sur les lacunes.
«Même si c'est un métier où il y a beaucoup d'appelés et peu d'élus, on peut tenter sa chance. C'est d'ailleurs ce qu'il faut, en plus du talent, la chance doit être au rendez-vous, des contacts, de la rigueur.»
De la rigueur, Daniel Lavoie s'en impose toujours aujourd'hui. Alors qu'on pourrait penser qu'il a atteint une espèce de passage direct vers l'inspiration, il retourne quotidiennement au fond de lui-même pour aller plus loin, trouver des nouvelles pistes créatives.
«Je n'ai jamais fait de courbettes à qui que ce soit dans ce métier. J'ai travaillé en fonction de mon talent et de mes capacités. Je suis respectueux envers le public et exigeant envers moi.»
À son grand plaisir, cette recette fonctionne entre lui et le public. Daniel Lavoie a 25 albums à son actif. Une carrière qu'il promène ici, mais aussi en France et en Russie, où il a des fans depuis l'époque de Notre-Dame de Paris.
Même ici, au Québec, il a récemment remis de ces chansons dans son répertoire. Il les a redécouvertes.
«En les chantant seulement avec le piano qui m'accompagne, je les interprète différemment».
Au moment où Sortir faisait l'entrevue avec Daniel Lavoie, que fait-il? «Est-ce que vous êtes en composition pour un futur album?»
«Tous les jours, je fais de la musique ou j'écris. Je ne sais pas si c'est de l'ordre de la passion, de la maladie ou de la compulsion. Je sors ma guitare et je travaille. Même à Petite-Vallée, c'est ce que je faisais. J'adore fabriquer des chansons.»
Il dit avoir toujours perçu son métier comme un métier d'artisanat.
Il peaufine et taille ses mélodies comme un joaillier polit une pierre précieuse. C'est peut-être pour cette raison que sa carrière semble se renouveler constamment. Il peut ne pas plaire à tous et si on suit sa logique de pensée, ça ne doit pas être le but ultime.

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