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Si moi j'ai le plus beau compliment à faire à un chanteur, c'est ça: il a sa signature. Tu l'entends chanter, t'as pas besoin de connaître la chanson, c'est Daniel Lavoie.

Bruno Pelletier

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Souvenirs d`enfance

Des histories rayons de soleil à savourer    

Des crêpes et du beurre

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  Étant devenu, malgré moi, presque un vieux monsieur, mes souvenirs d'enfance sont de plus en plus loin. On me dit, on m'avertit pourtant
que bientôt, peut-être, il ne me restera que ça, donc je me pratique un peu avec vous.
Je vivais dans un petit village de la grande plaine du  Manitoba. Tout autour de cet îlot qu'était notre village s'étendaient, à perte de vue,des grands champs de blé et de seigle. 

    Mon père avait un magasin général qui vendait de tout. Des bottines de feutre autant que de la vaisselle et de la nourriture, Il y avait des gros blocs de sel pour les vaches et d'immenses sacs de farine pour les fermières qui faisaient presque toutes leur pain.
Je dois dire que, lorsque j'étais petit, j'aimais beaucoup plus passer du temps avec mon grand-père que dans le magasin de mon père.
Mon grand-père avait un grand potager et c'est lui qui m'a donné le goût de faire pousser les tomates et les concombres.
Je crois qu'il m'aimait beaucoup, mon grand-père, car il était très gentil avec moi. Les vendredis étaient maigres en ce temps-là et, sachant que je n`aimais pas le poisson, il venait me chercher à l'école, le midi, pour aller chez lui manger des crêpes.

J'avais aussi des grands-parents qui vivaient sur une ferme à quatre kilomètres de mon village. Rien ne me faisait plus plaisir que de partir sur la route de la plaine et d'aller les visiter. La plaine est tellement planche qu'on voyait la ferme bien avant d'y arriver. Cela me rendait impatient de la voir et de devoir attendre si longtemps dans la voiture pour y arriver. C'était une ferme comme il n'y en a presque plus maintenant.
Des poules dans la cour et même parfois des dindons terrifiants. Des vaches et des veaux dans l'étable et deux immenses chevaux que mon grand-père utilisait pour toutes sortes de travaux. Il y avait un ou deux gros cochons qui dormaient à l'ombre de leur soue. Ils me faisaient presque aussi peur que les gigantesques chevaux de labeur.

     Ma grand-mère faisait son beurre et son pain et il n'y avait rien au monde d'aussi délicieux que le pain frais de ma grand-mère avec du beurre et de la confiture. Quand les hommes faisaient les battages avec l'énorme machine à battre, j'avais le droit  d'accompagner mon oncle qui transportait le grain battu jusqu'à la grainerie avec un wagon tiré par les chevaux. Ma grand-mère nous apportait des assiettes couvertes d'un linge à vaisselle dans lesquelles il y avait des gros sandwichs de son pain avec des tomates du jardin.
 J'avais le droit de manger avec les hommes et cela me rendait bien heureux.

Tout cela a disparu maintenant bien évidemment.
Le monde a changé, mes grands-parents sont au ciel depuis longtemps. Il suffit pourtant que je sente l'odeur du pain frais ou des crêpes pour que toutes ces images se bousculent dans ma tète et reviennent, ensoleillées, me donner un heureux moment de nostalgie.                                           

Daniel Lavoie